Être empathique, c’est quoi ?

On entend beaucoup de gens parler de l’empathie, dire qu’il faut être empathique et développer son empathie.

Globalement, on comprend que cela signifie de faire attention aux autres et à leurs sentiments, mais on n’en sait pas vraiment plus.

C’est pour cela qu’aujourd’hui, dans cet article, nous avons décidé d’en parler un peu plus et de donner des exemples concrets de la façon dont l’empathie peut changer les relations que l’on a avec les autres et, globalement, faire de note société un endroit où il fait bon vivre et se développer.

Empathie : une définition

La définition la plus simple de l’empathie est simplement de se mettre à la place de l’autre.

On ne regarde plus une situation depuis notre propre point de vue, mais on s’imagine à la place de l’autre personne, on essaie d’éprouver ses ressentis, ses émotions.

L’empathie n’est pas de la compassion (qui se définit par la compréhension de la situation de l’autre, mais pas de ses sentiments).

L’empathie n’est pas de la sympathie (qui consiste à vouloir aider, mais sans se mettre véritablement à la place de l’autre).

Être empathique c’est quelque chose de plus subtil et plus complet.

Être empathique, c’est devenir l’autre pour quelques instants.

Et ce faisant, éprouver ses pensées, ses émotions et donc peut-être sa colère, ses souffrances, ses besoins, et accéder à sa sensibilité, voir le monde avec ses yeux.

Prenons un exemple concret pour bien comprendre de quoi il s’agit. Lorsque vous apprenez un décès, de quoi avez-vous besoin et envie ?

Être empathique
Être empathique

C’est toujours un peu confus :

  • vous voulez vous sentir entouré(e), mais pas trop, car vous avez aussi besoin d’être seul(e) ;
  • vous voulez parler un peu, car ça aide à ne pas seulement broyer du noir, mais pas trop, car vous n’êtes pas prêt(e) à écouter des conseils du type  »tu devrais faire ceci, tu devrais faire cela, etc, etc ».

Bref, vous voulez simplement savoir que des gens sont là pour vous, mais vous ne savez pas exactement ce que vous attendez d’eux, et ce dont vous avez surtout besoin, c’est de temps pour avancer dans ce processus qui comporte de multiples étapes.

Malgré l’aspect un peu flou de cette description, nous sommes certains que vous y reconnaissez des traits qui vous ressemblent un peu, car c’est ce que la plupart des êtres humains éprouvent face à la perte d’un être cher.

Maintenant, imaginons la situation où quelqu’un de votre entourage apprend le décès d’une personne qui leur est proche.

Vous pouvez avoir de la compassion :  »je comprends ce que tu traverses, c’est dur », mais ne pas vraiment cerner les besoins de l’autre et ses sentiments, en disant par exemple :  »appelle-moi si tu as besoin ». La personne ne le fera pas, car elle est en état de souffrance. Vous ne prenez pas le temps de penser à ça en disant cela, de penser à son état émotionnel.

Vous pouvez aussi avoir de la sympathie et vouloir  »remonter le moral de la personne », ce qui donne des choses du type :  »Au moins, il/elle n’a pas souffert ». Est-ce que cela change quelque chose à la peine éprouvée par la personne ? Non. Et pourtant, c’est souvent ce qu’on dit.

Être empathique
Être empathique

Et puis, on peut être empathique. Se mettre à la place de l’autre. Ressentir sa souffrance, sa peine et son besoin de juste passer à travers les larmes et laisser du temps au temps. On fait preuve d’empathie lorsqu’on offre juste une étreinte, une épaule, sans rien dire de particulier, juste un simple :  »prends le temps qu’il te faut, rien ne presse, je suis là pour toi. »

Alors, de prime abord, cela peut être un peu déroutant l’empathie, car ce n’est pas une recette à appliquer, ce ne sont pas des actions à poser, c’est juste une présence à offrir, une écoute sensible à proposer, une compréhension à éprouver.

Être empathique : se mettre à la place de l’autre

Faire preuve d’empathie, tout le monde en est capable, mais cela n’est pas toujours facile. La bonne nouvelle est que plus on effectue un travail afin de développer son empathie, plus cela fair partie de nous-même et devient donc, avec le temps, naturel.

À l’ère des réseaux sociaux et de la communication tous azimuts, prendre le temps de se mettre à la place de l’autre peut relever du challenge. Mais il faut savoir qu’un phénomène de contagion se met en branle lorsqu’on commence à intégrer l’empathie dans notre vie. Nos amis, les personnes que l’on croise au travail ou dans notre vie de tous les jours commencent eux aussi à pratiquer l’empathie.

Le premier petit exercice tout simple à faire est simplement de sourire : dans le bus, dans le métro, dans la file d’attente au superMarchché, à la cafétéria, … vous verrez, les gens vous répondront en retour… en souriant eux-aussi.

Vous pouvez sourire tout à fait gratuitement bien entendu, mais exercez-vous aussi à sourire lorsque les choses vont un peu moins bien, lorsque quelque chose vous irrite. Et avant de laisser votre déception ou votre colère s’exprimer, rappelez-vous simplement qu’il existe toujours deux côtés à une histoire. Vos émotions et votre opinion ne sont ce qu’elles sont que parce-que vous êtes dans une certaine position. Il s’git de votre point de vue. L’autre personne, de son côté, peut elle aussi penser qu’elle est totalement dans la vérité. Invitez-la à considérer votre version de la situation en commençant par voir la situation de son point de vue.

Pour illustrer ce que nous venons de dire dans le paragraphe précédent, imaginez une feuille sur laquelle vous dessinez le chiffre 6. Faisant face à votre interlocuteur, chacun étant assis d’un côté de la table, vous placez la feuille entre vous deux et lui présentez votre 6. De son côté, que voit-il ? Et bien de son côté, il voit… un 9 ! Et si vous étiez de son côté, vous verriez aussi un 9. Vous avez tous deux raison. Chaque version de l’histoire est pertinente et juste. Tout n’est que question de point de vue.

C’est ça, se mettre à la place de l’autre.

L’empathie des autres envers nous

Peut-être que certains de vos amis ont déjà fait preuve d’empathie à votre égard. Peut-être que la qualité de votre relation avec eux vient de là d’ailleurs. Maintenant que vous savez un peu plus ce qu’est l’empathie, vous allez certainement la reMarchquer autour de vous. Beaucoup de gens pratiquent l’empathie. N’hésitez pas à aborder le sujet avec eux, ils peuvent vous donner des explications ou simplement vous parler de certaines situations qu’ils ont vécues. Posez-leur des questions, ils vous diront très certainement tous les avantages que le fait d’être empathique leur apporte.

Et si vous souhaitez encore mieux comprendre en quoi consiste l’empathie que vous avez pour les autres, et celle qu’ils ont pour vous, nous vous invitons à rejoindre un programme créé par l’écrivain irlandais Colum Mc Cann, et qui porte le nom de Narrative 4. Nous vous en parlons un peu dans le chapitre suivant.

L’exemple de Narrative 4

Narrative 4 est une initiative qui invite les gens (des particuliers ou des groupes scolaires ou associatifs) à participer à des « échanges d’histoires ». En présentiel ou par vidéo, des gens qui ne se connaissent pas échangent des récits, des petits bouts de leur vie, et se mettent à la place de leur interlocuteur le temps de l’atelier. L’expérience est extraordinaire et extrêmement enrichissante. Nous la recommandons vivement (c’est totalement gratuit).

Conclusion

Comprendre ce que l’on ressent quand on est un autre, c’est-à-dire être empathique, permet d’améliorer considérablement les relations entre les personnes. Ce comportement qui peut-être nous agaçait auparavant, cette attitude qui nous paraissait déplacée, ont désormais du sens, car nous comprenons les émotions des autres. Notre capacité à voir avec les yeux de l’autre accroit notre sensibilité envers les gens et, petit à petit, une personne à la fois, nous contribuons à une société plus empathique, moins basée sur l’individu, mais plus sur la communication, la vraie communication, celle qui passe par le c≈ìur.

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