Savoir qui je suis : pas toujours évident !
Savoir qui l’on est est à la fois la chose la plus simple au monde… et la plus compliquée.
Il y a, de prime abord, une multitude de réponses qui nous viennent en tête : je suis une mère de trois enfants (deux garçons et une fille), je suis pompier bénévole de la ville où j’habite, je suis une femme d’affaires qui voyage en permanence, je suis un artiste sans le sou, je suis un fan des All Blacks, je suis une blogueuse littéraire, je suis une aventurière, je suis de nationalité française, je suis consciencieuse, etc…
La liste est infinie de tous ces éléments qui semblent nous définir, mais cela répond-il véritablement à la question, savons-nous exactement qui nous sommes, quelle est l’essence de notre être, nos valeurs fondamentales ? Peut-être un peu, mais pas entièrement.
Aujourd’hui, nous vous invitons à nous suivre dans cet article pour »creuser » un peu cette question, et tenter de définir de manière un peu plus profonde ce qu’est notre identité.
Une question que tout le monde se pose
Les lignes qui suivent s’adressent à tout le monde, vraiment à toutes et à tous, car chaque personne se pose cette question, et ce à chaque âge de la vie.
L’adolescent qui doit prendre un peu de distance vis-à-vis de ses parents et de sa famille pour forger sa personnalité, se pose des questions à ce sujet.
Le jeune adulte qui emménage avec son/sa partenaire et débute sa carrière pensent avoir trouver des réponses à ces interrogations existentielles, et c’est en effet le cas… pour quelques temps.
L’adulte emporté par le tourbillon de la vie s’éloigne un peu de ces considérations et comprendra plus tard que ce sont alors les événements de sa vie qui sont en train de façonner son identité plus que ses réflexions à ce sujet.
Le/la cinquantenaire jette un regard en arrière et peut à ce moment-là effectuer comme un bilan et revenir à des interrogations essentielles se demandant si sa vie a pris la direction qu’il/elle pensait toute tracée, si ses rêves se sont d’une façon ou d’une autre réalisés.
La personne de l’âge d’or pour sa part décide à un moment donné qu’il est un peu tard pour effectuer quelque changement que ce soit, et décide tout simplement de ne plus se poser ces questions, et de ne plus chercher à y répondre, mais de simplement être, comme le font les enfants.
Chacun(e) joue donc avec ces thèmes, élabore autour de ces sujets, considère parfois qu’il y a un problème, recherche des informations, parfois même fait appel à un coach de vie, demande des avis à telle ou telle personne… mais en réalité, sait-on vraiment qui l’on est à un moment donné de notre vie ? Pas vraiment semble-t-il, et c’est peut-être là une très bonne chose comme nous l’envisageons dans le chapitre suivant.
Quelque chose en perpétuel évolution
S’arrêter sur une définition précise et définitive de notre personnalité serait en effet peut-être un peu excessif et donnerait à notre vie un aspect extrêmement rigide et prédéfini.
À l’inverse, toujours changer de comportement, d’opinions, de valeurs, et/ou être en permanence sous influence de nos amis ou de notre entourage, ou d’une autre personne, et donc ne pas être capable de faire des choix par nous-même est également un problème.
Le fond des choses réside donc dans l’equilibre que l’on parvient à établir entre ces deux extrêmes. Tout au long de notre vie, nous modifions notre comportement, nous adaptons la description de ce que nous sommes afin d’équilibrer notre personnalité et nous épanouir en faisant face à ce que la vie nous offre ou nous prend aussi parfois.
Mais aujourd’hui, au moment où vous lisez notre article, que répondriez-vous si quelqu’un vous posait la question : je ne sais plus trop qui je suis, et toi ? Essayons d’apporter quelques éléments de réponse à cette question fondamentale.
Les tests de personnalité pour en savoir un tout petit peu plus sur nous-même
Vous avez déjà certainement répondu à l’un de ces tests que l’on trouve parfois dans les magazines : si vous avez une majorité de A, vous êtes ceci ou cela ; si le total de vos B est compris entre 25 et 45, vous êtes certainement un/une bla, bla, bla. C’est amusant sur le moment, mais ce n’est pas très fiable, et surtout, vous ne devriez jamais conclure, à l’issue de ces tests, que vous avez un »problème », ou qu’il y a une »erreur » que vous devriez rectifier.
Non, les choses sont un peu plus subtiles que ça, et nous en parlons tout de suite. Cependant, ces tests peuvent donner quelques grandes lignes sur votre personnalité, bien sûr, mais prenez-les pour ce qu’ils sont : le point de vue de journalistes qui ne vous connaissent pas et n’ont peut-être aucun background en psychologie.
Pourquoi savoir qui je suis est important
C’est en effet le premier point à éclaircir, car il s’agit d’un processus qui va demander beaucoup de notre temps et un investissement total de notre part, donc mieux vaut savoir pourquoi on le fait.
L’un des points très important de la connaissance de soi est lié à la confiance que l’on a en soi, et à notre sentiment de sécurité. On dit par exemple tout naturellement à un enfant de ne jamais faire confiance à quelqu’un qu’il ne connait pas dans la rue ou dans un lieu public. De la même façon, nous ne pouvons pas nous faire confiance à nous-même si nous ne nous connaissons pas. Plus on se connait donc, plus on peut faire confiance à la personne que l’on est.
Une autre raison pour laquelle il est bon de se demander »mais qui je suis » est le besoin d’harmonie dans notre vie. Nous ne parlons pas ici de bonheur qui est un tout autre concept, mais bien d’accord entre ce que l’on pense, ce que l’on fait et ce que l’on est. Pas simple de conjuguer ces trois points. C’est en fait peut-on même dire, la plus grande difficulté à laquelle nous faisons face au cours de notre existence.
L’exemple des médias sociaux
Prenons l’exemple des réseaux sociaux et de nos »profils ». Nous les appelons même parfois des « avatars » dont la définition n’est rien d’autre que »incarnation », »métamorphose »! Vous comprenez le souci ?
Du coup, lorsque vous écrivez des commentaires sur des publications, quelle est la personne qui parle ? Vous ou cette autre individu que vous avez créé ? Et lorsque vous publiez vous-même du contenu, est-ce cette amie qui vous ressemble un peu qui parle, cette personne que les gens aiment et suivent, ou »simplement » vous-même ?
L’individu derrière ce compte, l’homme ou la femme derrière ce message, porte-til vraiment votre nom ? C’est afin de ne pas trop se »perdre » dans tout ça, qu’il est important de savoir qui l’on est, et de rechercher l’harmonie dans notre vie.
Et vous imaginez bien que si vous avez du mal à vous cerner, les gens autour de vous ont le même souci et, par exemple, un(e) partenaire peut alors se demander avec qui il entretient véritablement une relation. De là peuvent découler quelques difficultés qui peuvent compliquer un amour pourtant bien réel. C’est donc une autre raison pour essayer de répondre au mieux à cette fameuse question : »Mais, qui je suis ? ».
Et dans la pratique, ça donne quoi ?
Il n’existe pas une ligne toute droite qu’il suffit de suivre pour trouver des réponses. N’espérez pas trouver un exercice unique qui va tout vous révéler. Savoir qui l’on est est un processus perpétuel qui, comme un jardin, requiert un entretien de chaque jour et de chaque saison, connait des moments de dormance et refleurit régulièrement, pour s’épanouir à chaque fois en un festival de couleurs et de senteurs absolument sublimes.
Alors, on remonte nos manches et on s’y met, il y a du désherbage à faire dans nos plate-bandes émotionnelles, il y a besoin d’arrosage ici et là sur certaines de nos valeurs, et il va falloir ajouter un peu terre à certains endroits qui ont connu quelques intempéries. C’est parti ! Bon jardinage !
Faites des listes !
On peut commencer par un inventaire de tout ce que l’on trouve dans notre jardin personnel. √âcrire des listes est une première étape très utile. La liste de mes valeurs (pas si facile qu’il y para√Æt !). Celle de mes envies. Ou encore celle de mes peurs. Mes citations préférées. Mes chansons préférées.
On commence déjà à être un peu moins submergé(e).
Puis, on trace une ligne et on se demande pourquoi.
Pourquoi je pense que l’honnêteté fait partie de mes valeurs ? D’où cela me vient-il ? De mes parents ? De mes expériences ?
J’ai envie de voyager : pourquoi ? Pour découvrir le monde ? Pour échapper à quelque chose, quelqu’un ?
Pourquoi j’ai peur de me retrouver seul(e) ? Pourquoi j’ai peur de perdre mon emploi ? Pourquoi cette citation me touche tant ?
Cette chanson me redonne toujours le sourire : pourquoi ? Est-elle associée à un lieu ? Un moment de ma vie ? Etc, etc,… on »creuse » la terre, pour déterrer les racines et préparer le terrain pour nos futurs semis.
Acceptez-vous
Vient ensuite une étape d’acceptation. À cet endroit, avec ce sol, il y a des choses que l’on ne peut pas planter, qui ne pousseront pas, qui sont voués à échouer. Mais il y a des choses qui sont exactement faites pour cette région et ce climat, et qui vont exploser de vie et de couleurs.
S’accepter comme l’on est avec nos talents et nos limites est capital. Et si cela tient en une ligne de cet article, dans la vie, cela peut prendre longtemps, quelques mois, voire quelques années. Si vraiment on veut faire grandir ceci ou cela à tout prix, il se peut que l’on ait besoin d’effectuer des modifications. Sommes-nous prêt(e) à effectuer ces changements de fond ? En avons-nous les moyens ? Cela vaut-il la peine ?
Ainsi, petit à petit, une fleur après l’autre, un sentiment à la fois, on se rend compte qu’on avait peut-être mal compris nos propres forces et faiblesses, que l’on s’était peut-être un peu trop basé sur ce que font ou disent les autres jardiniers, que notre jardin sera le plus beau le jour où il nous ressemblera à 100%. Où l’on s’y promènera avec le sourire en sachant exactement pourquoi ceci est ici et cela est là, et quand cet arbre fleurira. Tout sera alors harmonieux à nos yeux, et c’est bien là ce qui compte le plus.