Cessez d’être gentil soyez vrai

Dans notre article aujourd’hui, nous souhaitons vous parler de communication non violente. Pour ce faire, nous vous présentons le livre de Thomas d’Ansembourg :  »Cessez d’être gentil, soyez vrai » paru aux éditions de l’homme en 2014.

Un titre à retenir parmi les livres sur la communication non violente

Dans le résumé de cet ouvrage, on peut lire :  »Nous avons pris l’habitude de dissimuler ce qui se passe en nous afin d’acheter la reconnaissance, l’intégration ou un confort apparent plutôt que de nous exprimer tels que nous sommes. » Beaucoup d’entre nous se reconnaissent en effet dans cette affirmation, n’est-ce pas ?

Mais, le livre va bien sûr plus loin que ce simple constat. L’auteur nous y explique que :  »Nous avons appris à nous couper de nous-même pour être avec les autres. La violence au quotidien s’enclenche par cette coupure : la non-écoute de soi mène tôt ou tard au non-respect de l’autre. »

Cela peut-être n’est pas évident pour tout le monde. On ne se rend pas toujours compte il est vrai des mécanismes qui nous mènent vers des situations de conflits. Pourtant, prendre conscience de ceux-ci est, comme le confirme le résumé du livre encore une fois :  »le premier pas capital pour quiconque cherche à se libérer de ses habitudes néfastes et à s’ouvrir aux concepts de la communication non-violente. »

Mais, dans notre désir de vous parler de communication non violente, nous aurions pu choisir de nombreux autres livres. Pourquoi celui-ci ?

Parce-que son contenu est extrêmement clair et abordable par toutes et tous, et surtout, en raison de ses merveilleuses illustrations que l’on doit au talentueux Alexis Nouailhat. Pleines d’humour et toujours redoutablement précises, ces images permettent de fixer les informations en toute simplicité et sans avoir à faire beaucoup d’efforts. Cet ouvrage illustre dont à la perfection le concept qui consiste à joindre l’utile à l’agréable ! Vous auriez vraiment tort dès lors de vous priver de cette lecture.

Mais, voici déjà quelques éléments relatifs à la communication non violente afin de préparer en douceur votre rencontre avec l’ouvrage de Thomas d’Ansembourg.

Une définition de la CNV pourrait tenir en ces termes : manière de communiquer au cours de laquelle les protagonistes se connectent tant à eux-mêmes qu’à l’autre afin que les besoins de chacun soient entendus. La CNV se sià la rencontre de la bienveillance et de la fermeté.

Bien sûr, il existe des procédés et des exercices pour parvenir à faire usage de la communication non violente dans notre vie de tous les jours, tant au travail, qu’à la maison et dans toutes nos activités.

La CNV dans les relations professionnelles (quatre personnes sont réunies autour d'une table pour échanger. Ils ont des dossiers devant eux et de quoi prendre des notes).

Les quatre grandes valeurs sur lesquelles reposent la CNV sont : l’observation, les ressentis, les besoins, et la demande. Qu’entend-on exactement par là ?

L’observation

On aurait tort de penser que cette étape est simple, care nous avons tous une tendance à interpréter plutôt qu’à simplement observer. Il faut donc fournir un effort pour véritablement ne voir un geste ou une parole que pour ce qu’il ou ce qu’elle est, et non à travers notre propres vision de celui-ci ou de celle-ci. Cela implique de mettre totalement de côté notre jugement et ce n’est a priori pas une mince affaire. Mais avec un peu pratique, on y parvient aisément.

Prenons un exemple concret : Il est différent de dire Tu as refusé de le faire ou Tu as dit que tu ne voulais pas le faire.

Lorsqu’on emploie le verbe  »refuser », cela implique que l’on pense déjà qu’il y avait une intention, une volonté de la part de la personne, que celle-ci a décidé de ne pas le faire Aprilès réflexion et parce qu’elle ne voulait pas le faire, il y a quelque chose de définitif.

Alors que lorsque l’on utilise le verbe dire, cela laisse la place à une explication de la part de cette personne. Explication qui pourrait être, par exemple : parce-que j’étais occupé(e) ou bien parce-que je ne me sentais pas à la hauteur, mais j’aurais beaucoup aimé le faire à un autre moment ou dans d’autres circonstances, ou si j’avais trouvé le courage de le faire.

On comprend bien ici la différence dans la perception que chacun a de l’autre et de ses motivations.

Les ressentis

Pour expliquer un peu plus en détail ce que sont les ressentis, il nous faut introduire la notion de masque. Les ressentis ne devraient être que des émotions, de sensations, des sentiments, mais bien souvent, nous leur ajoutons un masque et ils deviennent alors des évaluations.

C’est une habitude que l’on a et dont il est difficile de se défaire, mais pas impossible. Il faut bien sûr tout d’abord qu’une prise de conscience ait lieu. Pour vous accompagner dans ce voyage vers une communication non violente, nous allons donc vous donner quelques outils bien utiles.

L’un d’entre eux est ce moyen simple de savoir face à un énoncé s’il s’agit d’un ressenti ou d’une évaluation.

Pour ce faire, ajoutez le mot  »par » à la fin de la phrase. Si vous avez le sentiment d’être  »seul », vous ne pouvez pas ajouter  »par » à la suite de cette phrase. Par contre, si vous avez le sentiment d’être  »rejeté », là, il y a de fortes chances pour que vous ajoutiez  »par » untel ou unetelle. Le premier est donc un ressenti, le second est déjà une évaluation de la situation. Prendre conscience de ces nuances est déjà un pas immense sur le chemin de la communication non violente.

Les besoins

Les besoins pour leur part sont à opposer aux stratégies. Ces dernières sont dictées par nos préférences, nos désirs, notre plaisir et nous éloignent de nos besoins initiaux. Savoir faire la différence entre les deux et être capable de revenir à ses besoins est très important pour s’en tenir à un fait ou à un état plutôt qu’à notre propre version d’une nécessité.

Très simplement, nous savons tous que nous avons besoin de manger. Ce que nous allons choisir de manger toutefois tient de notre stratégie pour générer du plaisir. Ainsi donc, la même chose se produit au niveau des relations entre deux personnes.

Au travail, vous avez besoin d’un document qu’un collègue doit vous fournir. C’est un fait. À quel moment ce collègue va vous fournir ledit document dépend de votre stratégie, de votre méthode de travail. Ledit collègue a peut-être une autre stratégie et vous ne recevez pas le document au moment où vous  »aimeriez » le recevoir. Le collègue savait qu’il devait combler ce besoin, mais n’avait peut-être pas conscience de votre stratégie. Lorsque vous en parlez avec lui, faites bien la nuance.

La demande

Dans le prolongement de l’exemple précédent, la manière d’exprimer une demande peut faire une grande différence afin de ne pas transformer celle-ci en exigence. Nous le faisons parfois en toute inconscience et il ne s’agit pas de notre part d’un manque de respect, mais nos propos traduisent mal nos demandes, car on ne prend pas soin de la manière dont l’autre va les percevoir.

La communication non violente repose énormément sur le fait de considérer le bien être de la personne avec qui nous avons un échange. Quelle est sa version de l’histoire ? Quel espace devrions-nous laisser à autrui dans nos interactions au quotidien ?

Aprilès cette introduction à la CNV, nous voici prêts à poursuivre en évoquant un élément extrêmement important qui tient en trois mots : estime de soi.

Vivre en harmonie malgré nos différences (la silhouette d'un couple se découpe devant un paysage composé de montagnes, d'un lac avec des bateaux et d'un ciel au coucher du soleil)

Àtre avec les autres en restant soi-même

Lorsque Thomas d’Ansembourg dit :  »Cessez d’être gentil soyez vrai », que veut-il dire exactement ?

C’est à la relation amoureuse que nous allons nous intéresser pour répondre à cette question. Afin de  »faire plaisir » à l’être aimé, nous sommes amené(e) à faire des concessions. Très bien. il en faut. Mais, il faut aussi savoir poser des limites, au risque de se perdre soi-même, de ne plus se respecter et de finir par ne plus respecter l’autre non plus.

Il ne s’agit bien sûr pas de cessez d’être gentil en tout temps, cela serait excessif, mais bien de trouver un équilibre entre nos demandes et attentes et celles de l’autre personne.

Et cela passe par la capacité à s’aimer soi-même et à avoir confiance en nos choix afin de nous définir de fa√ßon suffisamment claire pour savoir exprimer nos opinions simplement. De cette manière, les demandes et besoins de chacun ne deviennent jamais envahissants et un certain confort s’installe entre les deux personnes, chacune sachant que l’autre a conscience des limites qui existent entre eux.

On ne peut pas toujours aimer les mêmes choses et c’est tout à fait normal. On doit parfois un peu décevoir, voire frustrer autrui si l’on souhaite demeure fidèle à nous-même. Il n’y a là rien de négatif et, surtout, il faut bien dire que cela n’a rien à voir avec le langage du c≈ìur, ou pour employer un mot plus fort, avec l’amour que l’on se porte l’un à l’autre.

Le non respect de soi mène très souvent (quasiment tout le temps !) au non respect des autres

Ne pas se respecter soi-même est l’expression de quelque chose de plus profond : ne pas avoir une bonne estime de soi. Lorsqu’on se rabaisse tout le temps, que l’on se trouve  »nul(le) », et/ou incapable de ceci ou de cela, il est difficile de demander aux autres de nous respecter et de les respecter en retour, car le respect est une valeur réciproque. Afin d’inviter le respect dans une relation quelle qu’elle soit, la première étape est de se respecter, c’est à dire d’avoir une bonne estime de soi.

Nous ne nous attarderons pas ici sur les causes d’un manque d’estime de soi, la vérité sur ce point se trouvant, comme bien souvent, dans les événements et traumatismes ayant eu lieu au cours de l’enfance. Nous préférons nous placer en mode  »solution » : comment fait-on pour retrouver une bonne estime de soi afin de ne pas se manquer de respect et donc de ne pas manquer de respect aux autres personnes ? Et bien, la réponse tient en quelques mots, ou plus exactement en un titre… cessez d’être gentil soyez vrai !

Ce que cela signifie au quotidien, ce sont trois choses :

  1. Que tout être humain (donc vous aussi !) possède une valeur intrinsèque incontestable. Selon la personnalité, la culture, les événements de la vie, cette valeur change au fil du temps, mais jamais ô grand jamais elle ne dispara√Æt. Si parfois on la perd de vue, c’est qu’elle est enfouie, camouflée, mais jamais anéantie. Il existe toujours un moyen de la faire revenir à la surface. Votre véritable valeur existe, il suffit de la révéler. Soyez vous-même !
  2. Que le jugement des autres ne change en rien votre valeur intrinsèque. Des gens vous apprécient, d’autres pas, c’est certain. Mais cela ne change rien à votre valeur. Considéré comme gentil ou comme pas gentil ne modifie pas ce que vous êtes fondamentalement. Une vraie personne est capable d’évoluer d’elle-même. N’attendez personne, vous n’avez besoin de personne pour exister.
  3. Aimez-vous autant que vous aimez les autres ! Pourquoi êtes-vous gentil avec les autres et pas avec vous-même ? Soyez gentil envers vous même et vrai(e) en toutes circonstances. Voici les clés d’une existence pétrie de bien être et de belle estime de soi.

Nous espérons que ces quelques lignes vous ont aidé à vous développer personnellement et vous ont également donné envie de lire le livre de Thomas d’Ansembourg qui va beaucoup plus loin que notre article sur le sujet de la vérité individuelle et la reconnaissance de la valeur de chacun dans un univers de relations dénuées de toute violence.

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