Notre deuxième cerveau, c’est notre ventre !

Il existe de multiples raisons pour lesquelles notre ventre (ou plus précisément notre intestin) peut être considéré comme étant un deuxième cerveau indispensable à notre fonctionnement.

Nous les découvrons ensemble dans les lignes qui suivent.

Parce qu’il y a des neurones dans notre intestin !

Eh oui ! Incroyable, mais vrai ! Il y a environ 100 millions de neurones dans notre intestin, et ceux-ci sont en communication permanente avec ceux du cerveau via le fameux nerf vague.

Les voies sanguines sont également des véhicules pour toutes ces informations qui transitent entre nos deux cerveaux. Mais c’est véritablement le nerf vague qui fait le lien entre le système nerveux central (celui de notre cerveau) et le système nerveux entérique (celui de notre intestin).

Des études plus poussées sur ce fabuleux phénomène ont démontré que 90% des informations ainsi véhiculées vont dans le sens intestin – cerveau et seulement 10% sont transmises en sens inverse.

Le message le plus évident envoyé par le microbiote intestinal au cerveau est bien sûr celui relatif à la satiété afin que le cerveau décide s’il est temps ou pas de manger plus ou de s’arrêter. Mais il en existe de nombreux autres.

Par exemple, il est assez surprenant de savoir que notre intestin peut influer notre cerveau en matière d’humeur et de stress.

Mais attendez, non, cela est tout à fait pertinent : ne devenons-nous pas un peu grincheux lorsque la faim se fait sentir ? Cela est dû à la sérotonine (aussi appelée hormone de la sérénité) qui est émise à 95% par l’intestin, puis transmise au cerveau.

Le cerveau prouve bien qu’il a reçu le message lorsqu’il renvoie dans l’autre sens des messages physiologiques clairs tels que le ralentissement ou l’accélération du transit intestinal ainsi que d’autres types d’inconforts.

Mais au-delà de ça, les gènes bactériens eux-mêmes sont plus nombreux de beaucoup au sein du système digestif que dans le cerveau. On parle de 500 000 gènes contre 22 000 seulement dans notre premier cerveau. De plus, ces gènes bactériens sont propres à chaque individu, là où l’ADN est partiellement identique entre membres d’une même famille.

De l’espoir pour le traitement de la dépression

Lors d’un coup de déprime passager, il n’est pas rare d’aller se réfugier dans la nourriture et de dévorer un pot complet de Nutella en une seule soirée ou de manger de la glace jusqu’à la limite de notre capacité. Si nous agissons ainsi, c’est parce qu’il existe un véritable lien entre notre intestin et notre humeur.

C’est encore là en lien avec la sérotonine que les chercheurs ont constatée déficiente chez les personnes atteintes de troubles dépressifs. De très nombreuses et sérieuses recherches scientifiques ont donc lieu actuellement afin de traiter la dépression via le ventre et la nourriture. Voici de quoi donner beaucoup d’espoir aux victimes de ce terrible mal.

Deuxième cerveau ou premier ?
Deuxième cerveau ou premier ?

Deuxième cerveau ou premier ?

On utilise l’expression  »deuxième cerveau » pour l’intestin puisque nous sommes habitués à traiter notre précieux cerveau comme un pacha bien sûr, responsable qu’il est de tant de choses dans nos vies.

Mais à y regarder de plus près, il n’est peut-être que le second, car, en effet, lors du développement du foetus en corps humain, c’est l’intestin qui est créé en premier et qui assure ensuite la formation de tous les autres organes y compris le cerveau.

C’est via le cordon ombilical que l’apparition de tout cette vie peut avoir lieu, un processus absolument époustouflant qui continue de nous émerveiller.

Autres bienfaits de notre deuxième cerveau

En plus de tout ce que nous venons d’énumérer, notre système digestif produit également des bactéries très utiles à notre bonne santé. Ces bactéries aident bien entendu la digestion et l’absorption des nutriments, mais elles jouent aussi un rôle dans l’apport d’énergie et surtout la lutte contre les virus.

C’est aussi notre système digestif qui fabrique nos lymphocytes et nos leucocytes (les fameux globules blancs !) garants de la bonne protection de notre organisme. Les anticorps indispensables à l’efficacité de notre système immunitaire sont eux aussi à ajouter sur la liste des cadeaux que nous fait notre deuxième cerveau.

L’importance de notre tube digestif et de notre flore intestinale ne sont donc plus à démontrer.

Pour aller plus loin sur le sujet du deuxième cerveau

Les personnes intéressées à recevoir une information plus poussée sur ce fabuleux organe qu’est l’intestin jouant le rôle de deuxième cerveau peuvent se procurer le livre de la chercheuse allemande Giulia Enders :  »Le charme discret de l’inetstin ».

Ne manquons pas également de mentionner le passionnant film documentaire de Cécile Denjean intitulé :  »Le ventre : notre deuxième cerveau » (programmé sur Arte il y a quelques temps) à visionner (plusieurs fois peut-être tant son contenu est dense) pour découvrir les possibilités apportées par le système digestif dans la compréhension et possiblement le traitement de la maladie de Parkinson.

Conclusion

Aprilès lecture de cet article, on comprend mieux pourquoi les expressions populaires font si souvent référence à nos entrailles. Ne dit-on pas que l’on a  »le ventre noué » ou que l’on se fait  »de la bile » ou encore que l’on se met  »la rate au court-bouillon » ?!?!

Nos intestins ont en effet une grande place dans notre vie et la qualité de celle-ci. C’est pourquoi la gestion de notre stress et de notre anxiété est primordiale, car si on n’y prend pas garde, cela peut endommager notre intestin grêle au sein duquel vont se former des champignons et des parasites.

Essayons donc d’entrer en conversation avec cette partie de nous-même trop souvent négligée et faisons la part belle à notre deuxième cerveau à qui nous devons tant de choses.

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