La non dualité, un état simplement naturel
Nous avons déjà écrit sur la non-dualité, mais aujourd’hui, nous souhaitons aller un peu plus loin dans l’exploration de ce concept.
Nous allons donc essayer de définir l’indéfinissable afin de nous approcher de notre véritable nature, mais nous allons aussi vous donner des pistes de recherche pour que vous puissiez tenter par vous-même de cerner cet état tant recherché, et si difficile à expliquer avec des mots.
La différence entre unité et non-dualité
Avant de commencer, il nous semble important de revenir sur le terme lui-même de non dualité, car la non dualité n’est pas l’unité. Pour qu’il y ait unité, il faut au moins considérer deux éléments qui, par la suite, s’unissent. Or, la non dualité nous dit que tout n’est qu’un. C’est la base même de ce concept.
Non dualité et véritable nature
La non dualité, c’est une philosophie de vie, c’est prendre conscience que nous ne faisons qu’un avec ce qui nous entoure, qu’il n’existe pas de frontières, pas de séparations, pas de limites, que tout s’harmonise parfaitement si nous somme prêts à laisser ceci se produire.
Nous avons plutôt tendance, dans nos sociétés occidentales, à classifier, à trier, à étiqueter, les gens, les lieux, les actions, les sentiments, tout passe par le mental, encore et toujours. La non-dualité, c’est revenir au cœur, aux bases, à l’essentiel.
Il nous faut donc mettre de côté nos désirs, nos souhaits d’avenir, nos possessions, nos plans pour ne considérer que le présent, le moment dans lequel nous existons. En ce sens, la non dualité est donc un état de conscience bien plus qu’une idée ou un concept.
La non-dualité est donc une expérience. Celle-ci peut survenir à tout moment et dans la vie de n’importe quelle personne, il n’y a pas de règles. Il nous suffit d’y rester ouverts. Certes, la pratique de la méditation peut aider à se préparer à vivre la non dualité, mais ce n’est pas le seul chemin que l’on peut emprunter.
On lit parfois »non séparation » au lieu de non dualité, les deux sont en effet interchangeables. L’idée revient toujours à laisser place à toute chose sans rien effacer. On ne choisit pas l’amour contre la haine, ou la lumière contre les ténèbres. Tous existent. L’un ne peut être sans l’autre. On atteint un état d’acceptation de la réalité avec ses opposés et ses similarités. Cela ne fait qu’un.
C’est d’ailleurs pour cela que la non dualité ne se réfère pas soit au corps, soit à l’esprit, mais bel et bien à l’être dans sa globalité.
Quel enseignement pour éprouver la non-dualité ?
Bien sûr, comme vous le savez déjà, et comme nous en avons parlé dans un précédent article, l’école de pensée Advaïta est une voie très empruntée pour s’acheminer vers la non-dualité. Mais ce n’est pas la seule.
On peut décider de se diriger soi-même vers cette état de conscience dans son quotidien, en modifiant la vision que l’on a de ce qui est.
Et cela commence par un travail sur notre égo. Il nous faut dépasser cette individualité, reflets de l’un des systèmes majeurs sur lesquels repose notre existence : le »j’aime/j’aime pas » qui est un obstacle majeur à la prise de conscience de la non-dualité.
Il faut petit à petit parvenir à la sensation qu’il existe quelque chose de plus haut, de plus grand que nous, que nous faisons partie d’un tout qui n’est qu’un au-dela de l’idée d’un monde, au-delà des croyances apportées par telle ou telle religion, au-dela d’un point de vue ou d’une opinion. La compréhension de cette non existence est la clé de la non-dualité.
Il est difficile de décrire la non dualité avec des mots, car la connaissance de cet état est plus une disparition qu’une apparition. C’est à dire que le tout se définit par l’absence des parties.
Les grand penseurs et la non dualité
Nous vous invitons, pour aller plus loin et bien saisir ce qu’est la non dualité, à vous tourner vers les grands philosophes tels que Marc Aurèle qui définit la liberté comme le fait de vivre sans rechercher ni fuir quoi que ce soit, ou encore Spinoza lorsqu’il évoque l’infini.
Plus près de nous, le physicien québécois Jean Bouchart D’Orval ( »Au coeur de l’instant. Soudain la joie » – » La plénitude du vide » ) ou l’auteur français Arnaud Desjardins apportent de précieux enseignements sur la non-dualité avec des perspectives diverses.
Les livres de Jean Klein ( »Àtre : Approches de la non-dualité » – »La joie sans objet » – » La conscience et le monde ») et éric Baret également peuvent être très intéressants à consulter.
Mais, le passage incontournable à lire absolument par toute personne qui entame une démarche visant à la non -dualité, est celui extrait de l’ouvrage »L’esprit de l’athéïsme » par André Compte-Sponville paru au Livre de Poche. En termes simples et authentiques, l’auteur décrit comment un soir lors d’une promenade dans les bois, il fit l’expérience de la non-dualité. Merveilleux moment pour lui et outil littéraire majeur pour nous.
En voici quelques lignes absolument magnifiques : »Et soudain… Quoi? Rien : Tout ! Pas de discours. Pas de sens. Pas d’interrogations. Juste une surprise. Juste une évidence. Juste le bonheur qui semblait infini. Juste une paix qui semblait éternelle. Le ciel étoilé au-dessus de moi, immense, insondable, lumineux, et rien d’autre en moi que ce ciel, dont je faisais partie, rien d’autre en moi que ce silence, que cette lumière, comme une vibration heureuse, comme une joie sans sujet, sans objet (sans autre objet que tout, sans autre sujet qu’elle-même), rien d’autre en moi, dans la nuit noire, que la présence éblouissante de tout ! Paix. Immense paix. Simplicité. Sérénité. Allégresse. »
Conclusion
Voici donc les quelques pistes que nous souhaitions partager avec vous pour vous aider à appréhender la non dualité. Mais nous sommes bien conscients qu’un texte n’est pas le véhicule idéal pour évoquer ce principe.
Dans une ultime tentative de mieux cerner ce qu’est la non dualité, nous vous proposons cette sublime citation de Rumi : »Vous n’êtes pas une goutte dans l’océan, vous êtes l’océan tout entier dans une goutte. »
Bon cheminement, et belle expérience de non-dualité !
