Compassion et communication non violente
Nous avons déjà écrit sur la Communication Non Violente par le passé, mais nous souhaitons aujourd’hui aller un peu plus loin qu’une simple introduction et nous concentrer tout particulièrement sur la compassion qui est un élément majeur de la CNV. Nous souhaitons également présenter un peu plus Marchshall B Rosenberg, son fondateur.
Marchshall B Rosenberg
Marchshall Rosenberg nait en 1934 aux états-Unis au sein d’une famille qui l’entoure d’amour et de bienveillance. À l’âge de 9 ans toutefois, il est témoin de violences urbaines qui le marquent énormément. C’est un déclic et il décide de consacrer sa vie à la bienveillance, comment la cultiver, la partager, la diffuser.
Il étudie plus tard la psychologie clinique et obtient de nombreux diplômes et distinctions. Mais, il réalise assez vite les limites de cette approche scientifique et décide alors de rejoindre un laboratoire qui envisage les choses différemment. C’est le laboratoire de Carl Rogers. Empathie, qualité des relations, sagesse corporelle, résolution de conflits sont les thèmes abordés par les chercheurs dudit laboratoire.
Marchshall B Rosenberg met alors au point les bases de la Communication Non Violente. Puis, il utilise cette technique pendant de nombreuses années partout dans le monde dans les zones de conflits entre militants des droits humains et autorités et/ou institutions.
Depuis les années 1960, la CNV n’a cessé de se répandre, de se transmettre, de se partager. C’est désormais à votre tour de vous y former et de poursuivre sa transmission.
Les trois valeurs essentielles de la CNV
Utilisable partout et en tout temps, la CNV repose sur trois piliers majeurs que sont :
- L’empathie
- La compassion
- La coopération harmonieuse
Nous avons décidé de nous intéresser aujourd’hui plus particulièrement au second pilier : la compassion. De quoi s’agit-il exactement ? Comment se manifeste-t’elle ? Comment l’utiliser lors d’un conflit ? C’est à ces questions que nous donnons queqlues pistes de réponses.
Qu’est-ce que la compassion ?
La compassion, c’est avoir de la bienveillance envers quelqu’un qui souffre et que l’on souhaite aider. À la différence de l’empathie, la compassion ne nécessite pas de comprendre et ressentir les blessures de l’autre personne. La compassion a pour but de résoudre une situation problématique avant toute autre chose. Toutefois, être empathique aide grandement à éprouver de la compassion.
Comme l’empathie, la compassion peut s’apprendre et se développer. Attention cependant aux excès de compassion qui peuvent exprimer un manque d’intérêt pour soi-même (quand je m’occupe des autres, je n’ai pas à faire face à mes propres problèmes) d’une part, ou une volonté de contrôle d’autre part (je sais mieux que toi ce qui est bon pour toi).
Il est donc important de garder en tête que l’on ne peut pas toujours aider une personne qui nous touche. On peut essayer, mais parfois on n’en a simplement pas les moyens.
Comment la compassion se manifeste-t’elle ?
Le sourire est le premier et le plus beau geste de compassion. Bien souvent, il est suffisant, les mots deviennent presque surperflus.
Souvent malgré tout, des mots bienveillants, des paroles tendres, de la gentillesse, permettent à la personne en situation de détresse de refaire surface, de sortir d’une boucle négative. Quelqu’un me montre de l’intérêt, quelqu’un est là pour moi, je ne suis pas seul(e), sont les premiers pas vers un retour à la sérénité.
La compassion est aussi une action totalement gratuite, qui n’attend rien en retour. Les personnes qui décident de devenir bénévoles pour un organisme ou pour d’autres personnes font preuve de compassion. Elles désirent aider tout simplement.
Comment utiliser la compassion lors d’un conflit ?
La gestion de conflits est quelque chose de complexe qui ne s’apprend pas en quelques minutes. Il faut s’y employer pleinement et pendant longtemps pour pratiquer cette activité avec succès. La compassion y joue bien évidemment un très grand rôle. Voici quelques pistes de réflexion sur ce sujet.
Précisons que nous parlons ici de médiation d’un conflit au sein duquel vous n’êtes pas impliqué(e). Résoudre ses propres conflits est un autre sujet dont nous parlerons dans un autre article.
La neutralité
C’est un élément clé de la réussite du processus. Vous êtes ici pour créer des ponts entre deux parties, pour établir des passerelles. Vous ne prenez aucun parti, vous n’émettez aucune opinion. Cela requiert un haut niveau de gestion des émotions. L’empathie est aussi mise à contribution puisque l’on reprend ce que les intéressés disent en parlant à leur place afin de clarifier les situations.
Une bonne écoute
Il est très important de savoir bien écouter, c’est-à-dire en faisant en sorte que la personne se sente écoutée et comprise. Il est important de laisser l’individu s’exprimer, cela compte énormément dans l’aboutissement du projet.
Cerner le problème
La résolution du problème ne sera efficace que si et seulement si le problème a bien été identifié. Or, il est parfois très facile de faire fausse route.
Un exemple très parlant à ce propos est celui de la jalousie. Bien souvent la tierce personne est confrontée, celle dont on est jaloux(se), alors que le problème réside fréquemment dans notre relation avec notre partenaire, la faiblesse de celle-ci ou le manque de confiance accordée. Il faut quelquefois chercher au sein même de la relation avant de reporter la faute sur des éléments extérieurs.
Prendre le temps
Généralement, pour arriver à ce premier stade du problème correctement et précisément identifié, il faut du temps et cela requiert aussi beaucoup d’investissement et de self-control de la part de tout le monde. Il est donc bon de prendre une pause et de reporter à une date ultérieur la poursuite du processus.
À vouloir précipiter cette procédure, on n’arrive généralement à des résultats fragiles et qui ne passeront pas l’épreuve du temps.
Les solutions
Elles peuvent être de tous ordres selon les environnements, les interlocuteurs, l’ampleur des difficultés et il nous est impossible de toutes les répertorier ici. Par contre, il est important de toujours mettre en place un cadre de contrôle de la bonne exécution des solutions. Sans cela, l’exercice peut être très rapidement réduit à néant.
Conclusion
Nous reviendrons encore dans d’autres articles sur toutes ces relations entre les êtres humains, sur la nécessité d’un dialogue constructif, d’une prise de conscience des émotions et des besoins de nos interlocuteurs, du comportement des individus qui bien souvent dit beaucoup plus que ce que l’on peut en voir à la première lecture.
À très bientôt donc !